Je souhaiterais commencer mon intervention par un rapide tour d’horizon de notre branche ; le constat est sans appel : nous sommes au bord du gouffre.
Notre secteur semble maintenu dans un état de léthargie ou d’asphyxie sociale et économique conduisant à une relation perdant-perdant pour tous : plus de 50 % des agents sont au niveau du SMIC, au moment où on nous parle de secteur d’excellence et de continuum de sécurité. C’est dire à quel point nous ne sommes pas attractifs !
Ainsi, fort de 177 000 agents de sécurité privée et de 6 000 entreprises (mais affaibli par 3 500 auto-entrepreneurs), notre secteur n’en finit pas de voir son chiffre d’affaires s’accroître. Cependant, il meurt d’une réduction tout aussi constante de ses marges financières.
A moyen terme, nous avons la Coupe du monde de rugby en 2023 et les JO Paris 2024 : à ce stade nous ne sommes pas prêts. Nous ne sommes pas en capacité de recruter, former, pour un mois 25 à 30 000 agents de sécurité privée.
D’ailleurs quotidiennement, nous avons de graves difficultés de recrutement.
Dans ces conditions s’impose à nous la nécessité de parler d’une voix unie et forte, de faire taire nos divisions intestines insensées qui nous ont porté préjudice dans le passé dans nos relations avec l’écosystème de la sécurité c’est-à-dire nos partenaires sociaux, nos clients et l’Etat ; nous voulons maintenant peser de façon déterminante et efficace dans l’écosystème de la sécurité privée.
Le constat que nous faisons est simple: cet éco-système doit être transformé en profondeur car il en va de la survie de notre secteur et chacun de ses acteurs devra prendre ses responsabilités face à ces évolutions en profondeur à venir.
En ce qui concerne les entreprises : nous avons fait une première étape, avec la création du GES.
Nous nous sommes d’ores et déjà engagés dans la 2ème étape avec :
Viennent ensuite les 3 autres acteurs de notre écosystème :
Là où les chemins peuvent diverger, c’est sur les façons d’y parvenir : cela s’appelle la négociation !
En effet, quels sont nos cris d’alarme, notamment vis-à-vis des pouvoirs publics ?
Le continuum de sécurité ne peut être envisageable, concrètement, que si les entreprises de sécurité retrouvent des marges de manœuvres financières et humaines. Ainsi, sans la mise en place de véritables outils de régulation économique ni le soutien au renforcement des ressources humaines de nos entreprises, l’Etat ne pourra pas compter sur le secteur privé, que ce soit pour tout nouveau transfert de mission – qui ne constitue pas l’alpha et l’oméga de la sécurité privée pour nos entreprises –, pour toute action de coopération concrète et de proximité ou pour toute participation à la sécurisation des Jeux Olympiques de Paris 2024.
A ce titre, nous avons fait part de nos interrogations, de notre amertume voire de notre déception de n’apparaître qu’à la marge dans les premières communications relatives au lancement de la concertation sur le livre blanc. La sécurité privée n’est pas un supplétif des forces publiques, et ses activités ne découlent pas uniquement, ni historiquement, des manques ou des lacunes ou des transferts de missions des forces publiques : la sécurité privée existe en tant que telle, avec ses propres compétences et contraintes, mais aussi forces et utilités. C’est ainsi qu’elle doit être traitée.
Plus précisément, l’absence d’une loi avant la fin de l’année 2020 rendra compliquée, voire impossible, toute transformation du secteur avant les Jeux Olympiques : les donneurs d’ordre de cet événement international n’auraient alors à disposition qu’un secteur de la sécurité privée tel qu’il fonctionne, ou plutôt dysfonctionne, actuellement. Le risque est grand de se trouver dans une situation identique aux Jeux Olympiques de Londres 2012, où les forces publiques et les armées ont dû pallier les lacunes, entre autres, de G4S.
Vous le comprenez, nos mesures sont cohérentes, articulées et mises dans un agenda précis et urgent :
2019 : nous sommes créés, nous faisons nos propositions aux OS et aux pouvoirs publics.
2020 :
2021 :
2022 :
2023 : la Coupe du monde de Rugby doit permettre d’expérimenter cette évolution de nos métiers…, et nous transformerons l’essai en…
2024 : pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
La volonté est là ; la trajectoire est claire ; les moyens, nous nous les donnons, à nos partenaires de se les donner également : il ne reste plus qu’à travailler !
Le compte à rebours a donc commencé : nous sommes à 56 mois des JO ; nous sommes donc condamnés à réussir.
Comme se plaisait à le dire un ancien Premier Ministre, « la route est droite mais la pente est raide » !
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite un excellent congrès.
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